[Chronique] Aloe Blacc - Good Things (2010)

Genre: Soul Vintage
Label: Stones Throw
Date de sortie: 29 Septembre 2010
Production: Truth & Soul.
Featurings: /.

Alors qu’il fit les belles heures de la scène indé californienne dans les années 2000 avec son compère Exile au sein du groupe Emanon, ou en solo avec son excellent album "Shine Through" (paru également sur Stones Throw en 2006), le chanteur et MC Aloe Blacc revient en grande pompe sur le label au lance-pierre avec un deuxième album, "Good Things".

Très orienté Soul 60/70’s, à la manière d’un certain Mayer Hawthorne, et bien aidé par un single ultra buzzé (le bien nommé "Dollar", utilisé pour le générique d’une série à succès outre-Atlantique), ce nouvel opus promet un moment de maîtrise vintage ultime.

Mais, avant d’évoquer l’aspect musical, il faut véritablement rendre justice au chanteur de L.A., qui possède un timbre de voix absolument doux, puissant et frissonnant, ainsi qu’une aisance tout à fait remarquable. Aussi à l’aise sur des compositions enjouées ("Green Lights") que sur des ballades langoureuses ("Mama Hold My Hand"), Blacc démontre ici sans détour tout son charisme. Et s'impose par conséquent clairement comme l’un des tous meilleurs chanteurs Soul à l’heure actuelle.

Tout cela aurait été bien évidement parfait si, d’un point de vue musical, les choses avaient été un peu plus folles. Soyons clair, les productions de "Good Things" (réalisées par l’équipe de Truth & Soul dont fait notamment parti l’excellent groupe New Yorkais El Michel’s Affairs) ne sont en aucun cas mauvaises, bien au contraire, mais pas franchement révolutionnaires, et parfois même sans aucun éclat. Un travail en règle dans l’esprit Staxien , parfois groovy, mais bien trop gentillet. On trouvera néanmoins notre plaisir avec un titre éponyme absolument irrésistible, authentique moment de grâce de cet LP, à n’en pas douter, ou encore avec les très classieuses ballades""Politician" et If I".

Alors, même si "Good Things" apparait ni plus ni moins comme un album sympathique, il se veut surtout être une énième et pale relecture de la Soul old school, et ne se présente donc pas vraiment comme la claque attendue. L’orientation musicale choisie étant, encore une fois, sans éclat, dans la mesure où Blacc est un artiste complet encore plus à l’aise sur des productions plus avant-gardistes. Même si ce manque de folie apparait du coup comme un bel écrin pour ce superbe chanteur, qui brille ici de mille feux. On ne pourra cependant pas non plus en vouloir à Stones Throw, visiblement décidé à conquérir les ondes via des projets plus easy listening comme celui-ci. Et on aurait cependant tort de bouder une sortie qui réserve son (petit) lot de bons moments.