ST on FACEBOOK

DOWNLOAD NOW


Stereotree's
5 Years

Velvet Grooves
(5 Years Edition)

COQ
(Chapitre I)

Paul Pre
"Nu Sounds Mix"

ARCHIVES

CONTACT

rip@stereotree.net
onelight@stereotree.net

04/08/2010

[Chronique] The Roots - How I Got Over (2010)


Genre: Hip Hop?
Label:
Def Jam
Date de sortie:
22 Juin 2010
Production:
?uestlove, Black Thought, Dice Raw, Dice Raw.
Featurings:
John Legend, Dice Raw, Blu, Phonte, Peedi Peedi, STS, Truck North, P.o.r.n., Monsters Of Folk, Amber Coffman, Angel Deradoorian, Haley Dekle, Patty Crash, Joanna Newsom.

Depuis près d'une vingtaine d'années désormais, The Roots se sont construit une solide réputation tant sur disque qu'en live, et sont rarement pris en défaut sur la qualité artistique de leurs œuvres. Au fil du temps, les deux membres les plus éminents sont devenus d'incontournables figures, Black Thought étant enfin aujourd'hui reconnu comme un redoutable MC à part entière et ?uestlove ayant depuis quelques temps déjà acquis le statut protéiforme de haut vol qu'on lui connaît. Peu de groupes dans le Hip Hop mondial peuvent se vanter d'une telle longévité associé à une véritable vitalité artistique, le band se renouvellant sans cesse, explorant toutes les pistes possibles pour faire evoluer sans cesse leur son, pourtant si caractéristique. Alors, bien évidemment, la sortie de ce "How I Got Over", leur neuvième album studio, n'est pas à prendre à la légère, sentiment que son écoute ne va qu'amplifier...

Soyons très clair d'entrée, "H.I.G.O." est une réelle baffe musicale, où la maîtrise mélée à l'esprit aventureux du groupe font merveille pour vous éclater dans les tympans tel un met délicat dans la bouche d'un fin gourmet. The Roots ne font plus simplement du Hip Hop, ils font de la musique, oublions les étiquettes. Ainsi, se retrouvent brassés Jazz, Soul, Funk, Blues, Rock et Folk autour d'un squelette évidemment Hip Hop donnant clairement l'un des opus les plus lumineux et puissant des hommes de Philadelphie. Et si le band repousse ses propres limites musicalement, il en va de même avec Black Thought, plus en forme que jamais, décomplexé et tissant pourtant un canevas subtil de thématiques mêlant intime et existencialisme, politique et société asseyant une fois pour toutes le niveau du MC. On ne poura pas non plus passer sous silence les apports non-négligeables des musiciens comme le clavier Kamal ou le guitariste-chanteur Captain Kirk qui apportent eux aussi leur coup de pinceau à l'oeuvre globale.

Et c'est donc avec une versatilité virtuose mais sans compromis que l'autoproclamé crew légendaire enchaîne les morceaux, bons au minimum. Débutant l'opus dans une ambiance feutrée avec le doux "A Peace Of Light" et ses voix délicates, puis avec le mélancolique "Walk Alone" rassemblant la galaxie de MC's entourant le groupe depuis quelques temps déjà (Truck North, PO.R.N., Dice Raw), ils enchaînent avec le joyau pur qu'est "Dear God 2.0", recréation d'un track du super-groupe de Rock alternatif Monsters Of Folk où leur chanteur Jim James vient poser une voix magique épousant le flow intimiste de Black Thought. S'en suivent les non moins agréables et réussis "Radio Daze" et "Now Or Never", où nous avons le plaisir de croiser Blu ou Phonte.

"How I Got Over", autre jalon du LP, montre toute l'étendue du talent de Black Thought, l'homme chantant et rappant, habitant le titre (et l'album) de toute son âme. Un sobre interlude, "DillaTude - The Flight Of Titus" vient, comme son nom l'indique, rendre un hommage simple mais essentiel aux regrettés membres de Slum Village, J Dilla et Baatin. Retour au programme, avec "The Day" et la très jolie voix de Patty Crash ou encore "Right On"Joanna Newsom se fait remarquer au refrain, ces deux titres prouvant une fois de plus le flair du groupe, qui sait apporter le subtil ingrédient supplémentaire à leur formule pour obtenir ce si savoureux résultat. S'en suit d'ailleurs un dyptique "legendien" avec "Doin' It Again"John Legend est samplé, puis avec le puissant et énergique "The Fire", où le chanteur est bel et bien présent, autre moment de bravoure de cet album qui ne fléchit pas de track en track.

Et le groupe de terminer sur une note moins habituelle, avec le remuant et très Left Coast "Web 20-20" (où le truculent et trop rare Peedi Peedi vient poser son flow unique) ou encore le sombre et étrange "Hustla" (co-produit par Diplo et avec le groupe STS) qui fait se marier un lancinant sample de cornemuse à une basse lourde et massive. Deux morceaux qui prouvent qu'avec leur présence au show de Jimmy Fallon, The Roots sont capables de briller même hors de leur coeur de métier et de se frotter à un autre Hip Hop...

En somme, nous avons présentement l'un des meilleurs opus sortis par ces messieurs, qui ne connaît ni plages inutiles, ni faute de goût et dont le contenu, tant textuel que musical, laisse à penser qu'il vieillira admirablement bien, à l'instar de l'entière discographie de ce groupe sans pareil qu'est The Roots.

Aucun commentaire: