[Chronique] Erik L & 7even Thirty - Rhyme Travelin (2010)

Genre: Hip Hop / Neo Soul
Label: Soularp
Date de sortie: Juillet 2010
Production: Erik L, 7even Thirty, Fulgeance.
Featurings: Stray, Hezekiah & Paul Mac Innes.

On connaissait parmi les producteurs scandinaves ceux les plus aventureux comme Pure P, Hearin’ Aid ou encore Robin Hannibal, mais c’était sans compter sur le tout aussi excellent mais encore plus discret Erik L, véritable artificier du beat post-Dilla musclé, et partisans des albums en duo (précédemment avec Stray sur Future Flava notamment).

Après une petite poignée de livraisons gratuites et quelques apparitions sur des compilations de Jay Scarlett en solo, le bonhomme revient épaulé par le jeune producteur et MC 7even Thirty pour un EP intitulé "Rhyme Travelin".

Étant tous deux de véritables experts d’un genre de Hip Hop/Neo Soul futuriste et éminemment percutant, on ne peut qu’être logiquement alléché par cette courte livraison.
Le ton est donné d’entrée avec la puissante "Time Travelin" et son beat massif magnifiquement ponctué par quelques notes de synthés analogiques venu d’une lointaine galaxie. S’en suis la plus posée mais très efficace "Future Flow", avec le rare mais toujours intéressants Hezekiah qui livre un couplet fluide au possible. "Make Her Dance", plus teinté Neo Soul, vient nous séduire à la régulière avec des sonorités enjouées. On s’arrêtera plus particulièrement sur le remix de "Galaxy Express", qui ressuscite comme assez rarement l’esprit Jay Deesque, avec un beat hypnotique et minimaliste en diable, qui rappelle clairement les meilleurs heures de ce dernier dans sa période plus électronique. Le toujours sympathique Stray s’illustre ensuite sur l’agréable "Don’t Push", qui a tout du banger nordique.
Impossible, pour finir, de passer sous silence le remix de notre dompteur de MPC préféré, j’ai nommé Fulgeance, qui remanie le track "Future Flow" avec tout le savoir faire qu’on lui connait. Les drums y sont imposants, la basse, outrageusement massive, et les notes de synthés judicieuses et foutrement grisantes. Comme à son habitude, il délivre le juste mélange entre minimalisme et puissance.

Dans un registre musical plus qu'inspiré par Detroit mais savamment maîtrisé, comme tel est le cas ici, dur de bouder son plaisir, tant Erik L et 7even Thirsty nous balancent bangers sur bangers avec une aisance déconcertante. C’est aussi une trop rare et édifiante démonstration de ceux que peuvent faire des beatmakers livrant d’ordinaire des compositions instrumentales enfin accompagnés par des MC’s et autres chanteurs. Car même si ces derniers ne sont parfois pas des foudres de guerres, ils apportent un dynamisme évident.

Ces deux voyageurs de la rhyme livrent donc un EP d’une grande qualité, qui mérite clairement une exposition autre que celle auquel il est à priori destiné.