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27/05/2010

[Chronique] Hocus Pocus - 16 Pièces (2010)



Genre: Hip Hop acoustique
Label: Mercury Records
Date de sortie: 15 Mars 2010
Productions: 20Syl.
Featurings: Akhenaton, Oxmo Puccino, Mr. J Medeiros, Stro The 89th Key, Elodie Rama, Alice Russell.


Il est désormais établi, que celà plaise ou non, que l'entité Hocus Pocus fait figure de chef de file d'un certain Hip Hop parallèle au sein de la production hexagonale. Toutefois, si son succès ne s'est pas démenti, il n'en reste pas moins vrai que le combo a déçu un certain nombre de fans avec son précedent disque, "Place 54", la faute à un ensemble un peu trop lisse et neutre, sans véritable prise de risque ni grain de folie, et ce magré une maîtrise avérée. La question va donc être de savoir si HP va réussir avec ce "16 Pièces" à se renouveler artistiquement, chose que l'on peut raisonnablement attendre d'un troisième album.

Premier constat, 20Syl, pièce centrale au vu de son omniprésence (lyrics, beats, graphisme et tutti quanti), s'il reste un MC honnête sachant faire le métier, tend à faire ressentir les limites de son écriture et donc à s'essouffler tant formellement que thématiquement. Une évidence que l'on ressent lors de l'écoute de "25/06", hommage bancale à Michael Jackson. En effet, 20Syl, au travers de ce morceau, joue la carte de la chronique de société ("Quand le JT se mue en produit dérivé, Téhéran continue de cramer"), mais l'analyse est bien trop grossière et naïve pour faire réellement mouche, l'interprétation étant en plus trop peu convaincante pour donner le change.

Ce côté trop candide (déjà gênant sur le précédent LP) est encore une fois trop présent et nuis à l'écoute de ce "16 Pièces" qui musicalement est pourtant quasi irréprochable. 20Syl s'enferme dans les thématiques/gimmicks simples ("Putain De Mélodie", "Marc", ...), et commence donc à tourner en rond, les tracks donnant une impression de déjà-entendu persistante. A contrario, le sujet on ne peut plus démago du morceau "Le Majeur Qui Me Démange", se voit sauver par un beat entraînant, un funk festif et remuant, ainsi qu'un rap énergique, technique et maîtrisé du MC, sans oublier les cuivres et les chœurs qui apportent beaucoup. Indéniablement un incontournable en live.

Alors certes, cette-fois ci, on a droit à plusieurs MC's invités dont, nouveauté, des français et pas des moindres. En effet, le vétéran des guerres marseillaises, Akhenaton, vient prendre le micro sur le réussi "A Mi-Chemin", réflexion sur l'identité, les alter-egos, tout ça... Autre duo important, "Equilibre", où le toujours gargantuesque Oxmo Puccino vient donner de la voix sur une thématique encore une fois un peu trop traitée comme un simple gimmick. Malgré tout, l'alchimie se fait bel et bien, et le titre est loin d'être désagréable, 20Syl retournant dans des sonorités "DJ Premier" délaissées depuis un moment.

Autre collaboration, celle avec les amis d'Amérique, j'ai nommé The Procussions, puisque l'on retrouve Mr. J. Medeiros et Stro The 89th Key sur un "Signe Des Temps", morceau jazzy et posé qui passe tout seul, en douceur. On retrouve d'ailleurs Stro sur le très funky "I Wanna Know", track energique et réussi.

On citera aussi les quelques "singles" qui parsèment cet opus, comme par exemple "Beautiful Losers" (avec la jolie voix d'Alice Russell), musicalement de bon calibre mais encore une fois très creux et vain quand à sa réflexion sur la notoriété éphémère qui sévit de nos jours. "WO:OO" est tout aussi conçu pour squatter les oreilles et mettre l'ambiance sur scène, du Hocus Pocus sans surprise mais, il faut bien l'avouer, ultra-efficace.

Le jazzy et délicat "Portrait" est une autre réussite, dessinant le Hip Hop au travers de son histoire. Elodie Rama nous offre un refrain chaleureux et soyeux, les scratchs des C2C sont adéquats et le résultat est simplement un des meilleurs tracks de l'album. En parlant des C2C, on ne peut passer sous silence les interludes où œuvrent respectivement les DJ's Atom, Pfel et Greem.

Souvent, le dernier track d'un album de Hocus Pocus est emblématique et intemporel, on se souvient encore de "73 Touches" ou de "Voyage Immobile". Ici, "100 Grammes De Peur", où 20Syl souhaiterait flirter avec un Gil Scott-Heron, nous offre un récit conscient, social et écolo mais encore une fois un peu démago. Cependant, l'ambiance feutrée qui l'habite parvient à rattraper le tout.

Alors, que penser de ce puzzle une fois les pièces assemblées? Concrètement, là où le groupe pourrait s'envoler, les textes l'ancrent balourdement dans des réflexions naïves et téléphonées, nuisant au plaisir que peuvent procurer des instrumentations rarement mises en défaut même si on leur reprocherait l'absence d'un petit grain de folie. Vocalement, 20Syl est constamment en dents de scie, oscillant entre le simili-scat technique et réjouissant et un rap "slamisant" et mou du genou manquant de charisme. Malgré tout, Hocus Pocus, avec qui l'on est sévère car l'on est conscient du talent en présence et de son potentiel, surnage de la tête et des épaules le reste du Hip Hop hexagonal, et ce à chaque étape de la création ou presque.

2 commentaires:

mano972 a dit…

"Malgré tout, Hocus Pocus, avec qui l'on est sévère car l'on est conscient du talent en présence et de son potentiel"

Tout a fait d'accord moi j'ai été vachement décu par l'album c'est mou, trop enfantin et pourtant j'avais adoré le 73 touche et le sympathique place54.

Trom' a dit…

20syl c le gad elmaleh du rap